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Nigéria - La lutte pour mettre fin aux violations graves des droits de l'homme continue

Illustration : Nigéria - La lutte pour mettre fin aux violations graves des droits de l'homme continue

En 2019, ASF France lançait au Nigéria le projet SAFE, visant à mettre fin aux violations graves des droits de l’homme perpétrées par les agences de sécurité étatiques en toute impunité.

 

Au Nigéria, le personnel de police procède régulièrement à des exécutions sommaires de personnes accusées ou soupçonnées de crimen utilise la torture comme principal moyen d'enquêter et pratique l'extorsion de manière quasi-systématique (des "chambres de torture" ont été identifiées dans des sections de police de divers États). 

Les agences de sécurité de l'État recourent également à des détentions arbitraires, souvent justifiées par la lutte contre le groupe Boko Haram, et également utilisées contre les défenseurs des droits de l'homme, des dirigeants d'organisations de la société civile (OSC) et des journalistes, en violation de la loi nationale sur la liberté de l'information.

En octobre 2020, le mouvement social de contestation #EndSARS (du nom d'une unité de police controversée) a rassemblé des milliers de Nigérians venus dénoncer l'oppression et la brutalité policière, témoignant de l’absence de confiance de la population dans la capacité de la police à les protéger. Cette dernière est perçue comme l'ennemie du peuple.

C’est pour mettre fin aux violations graves des droits de l'homme perpétrées en toute impunité par les services de sécurité que le projet SAFE a été mis en œuvre par ASF France dans les États de Kaduna, Enugu et Lagos, en partenariat avec l’association du barreau nigérian (NBA) et l’organisation de la société civile Carmelite Prisoners’ Interest Organization (CAPIO).

  • Organisation d’une « situation room » : un espace de concertation innovant pour renforcer le dialogue entre la police et les OSC

Une « situation room » a été organisée jeudi 3 mars 2021 à Abuja. Elle a réuni 29 participants issus des forces de police et d’OSC. Le but était d’établir un dialogue ouvert entre ces acteurs clés impliqués dans la prévention, les enquêtes, la poursuite et la sanction des cas de torture, de traitements inhumains ou dégradants, de détentions arbitraires et d’exécutions extrajudiciaires.

Les participants ont eu l’occasion d’échanger sur les stratégies de court et long-terme à mettre en place pour garantir la responsabilisation des forces de l’ordre, de manière à assurer d’une part le respect des droits humains et d’autre part, la confiance de la population envers les autorités policières.

Cette « situation room », nourrie de points de vue très divers, visait en plus de la création d’une plateforme de discussion collaborative entre la police et les OSC, la définition de recommandations à mettre en œuvre afin de renforcer le dialogue sur les bonnes pratiques et l'échange d'information. 

  • Seconde mission à Kaduna : renforcement des capacités des médias et des OSC et actions de plaidoyer

En mars 2021, la cheffe du bureau d’ASF France au Nigéria, Angela Uwandu, et son assistante se sont rendues à Kaduna pour assurer une mission d’une semaine comprenant l’organisation d’une session de renforcement des capacités des OSC et des médias, et des rencontres avec les autorités locales dans le cadre de nos actions de plaidoyer.

Ainsi, du 22 au 23 mars a eu lieu la seconde session de formation à destination des médias et des OSC, en collaboration avec CAPIO. Elle réunissait 20 participants, membres d’OSC travaillant sur les droits de l’homme et journalistes et blogueurs traitant des questions de justice et des problématiques de sécurité. Ces derniers ont été outillés en matière de suivi, de management de projet et de levée de fonds, de documentation et de signalement des cas de violation des droits de l'homme sur le terrain.
Le matériel de formation a été imprimé et distribué afin que les participants puissent répliquer ces formations dans leur sphère professionnelle et ainsi permettre le renforcement des capacités d'autres acteurs nationaux.

Du 24 au 25 mars, la mission s’est poursuivie avec une activité de plaidoyer visant à sensibiliser les parties prenantes sur le projet SAFE et à obtenir leur coopération pour l’organisation des prochaines activités menées à Kaduna, telles que la formation prévue pour les agences de sécurité et l'activité de table ronde prévue en avril 2021.
Des rencontres ont donc eu lieu avec les acteurs clés, notamment le service correctionnel, le représentant du Ministère de la Justice, le barreau nigérian et le conseil d’aide légale du Nigéria. Ce fut également l'occasion d’échanger avec ces acteurs sur la nécessité de lutter contre les violations des droits de l'homme par les agences de sécurité de l'État.
 

 

Le projet SAFE est financé par l’Union européenne et l’Agence Française de Développement.

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